Devenue l’un des outils informatiques les plus populaires ces dernières années, la tablette tactile est la star des cadeaux de Noël. Avec plus de 50 millions d’utilisateurs dans le monde et adaptée aux enfants dès l’âge de 3 ans, elle continue de séduire avec son large écran et sa capacité à passer de console de jeu, à liseuse ou encore outil d’apprentissage ludique.
Impossible de savoir combien de ces tablettes finiront devant les yeux d’enfants et d’adolescents cette année. Mais le constat est là : en presque 10 ans, tablettes et smartphones se sont ajoutés aux téléviseurs et autres consoles de jeu vidéo pour exploser les records du temps d’écran des français. Et ceux de leurs enfants.
Quelle est l’influence des écrans sur le développement des plus jeunes ?
- Le sommeil : Quelque soit l’âge, l’exposition prolongée aux écrans perturbe le sommeil. En effet, le cerveau confond la lumière bleue des écrans avec la lumière du jour, ce qui retarde la sécrétion de la mélatonine (hormone du sommeil) et donc l’endormissement.
- Les troubles du comportement : Chez les plus petits, des troubles du comportement peuvent apparaître. Selon le président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et professeur émérite de pédopsychiatrie, Daniel Marcelli : « Sur le plan clinique, un enfant de 18 mois confronté à une télé allumée en permanence dans le salon, et qui passerait plusieurs heures sur une tablette peut présenter un syndrome d’intérêt exclusif pour les écrans, une absence totale d’intérêt pour les jeux symboliques et traditionnels, développer un retard de langage, des problèmes d’intégration avec les autres ou encore faire des crises de rage lorsqu’on lui retire son écran. »
- La myopie : La vue des 16/24 ans se dégrade d’année en année à cause des écrans. L’association nationale pour l’amélioration de la vue (Asnav) alerte sur ce problème : » Le cerveau interprète la vision de loin comme n’étant plus une priorité et privilégie la vision de près en provoquant ce phénomène de myopie. Normalement, l’humain n’est pas fait pour regarder de près. »
- La sécheresse oculaire : Le problème, c’est que fixer un écran provoque un réflexe inconscient. Le taux de clignement des paupières diminue pour passer de une fois toutes les 5 secondes à une fois toutes les 12 secondes. S’ensuit alors un assèchement de la surface oculaire, qui n’est plus protégée par les larmes. L’œil devient sec, il pique, pleure et d’autres pathologies comme des conjonctivites chroniques peuvent apparaitre. Le Dr. Leslie O’Dell, interrogé par le média américain US FOX43 n’a pas hésité à déclarer que les enfants deviennent une patientèle de plus en plus courante aux États-Unis lorsqu’il s’agit d’yeux secs. En effet, elle s’habitue peu à peu à recevoir de jeunes malades, qui peuvent déclarer le syndrome des yeux secs dès l’âge de 10 ans !
Quels conseils à donner aux parents ?
- La règle 3-6-9-12 : Élaborée par le psychiatre Serge Tisseron, elle est simple à retenir. Pas d’écrans avant l’âge de 3 ans, pas de console de jeux portable avant 6 ans, accès à internet accompagné à partir de 9 ans, et seul à partir de 12 ans.
- Accompagner les enfants : Le pédiatre Eric Osika recommande aux parents de s’investir dans les activités de leurs enfants lorsque ceux-ci se retrouvent devant un écran. « Devant une émission éducative comme C’est pas sorcier, l’enfant ne perd pas son temps. Si en plus un adulte à ses côtés commente les images, évoque des souvenirs, sort un dictionnaire, déplie une carte géographique, c’est bingo ! »
- Donner l’exemple : Difficile d’imposer à son enfant de lâcher sa console de jeu si on a soi-même le regard constamment tourné vers son smartphone !